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by hamid houmine
 

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 REMI SANS FAMILLE 1ère PARTIE

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عبد الهادي بوحراشي
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REMI SANS FAMILLE 1ère  PARTIE Empty
مُساهمةموضوع: REMI SANS FAMILLE 1ère PARTIE   REMI SANS FAMILLE 1ère  PARTIE I_icon_minitimeالثلاثاء ديسمبر 08, 2009 1:36 pm

]font=Arial Black]
CHAPITRE I
MERE BARBERIN.

Je suis un enfant trouvé.
Jusqu’à huit ans, j’ai cru que j’avais une mère : quand je me couchais, chaque soir, une femme venait m’embrasser ; si je pleurais, elle me serrait doucement dans ses bras, et elle arrêtait ma peine.
Mais, un jour, arrive de Paris un homme. Il venait dire à ma mère, la Mère Barberin, que son mari était tombé du toit d’une maison pendant qu’il travaillait : il était maintenant à l’hôpital, et ne pouvait plus nous envoyer d’argent. Le seul moyen d’avoir quelque argent était de vendre la vache ! Mais une vache, c’est la nourriture du paysan ; si nous la vendions, nous n’avions plus de beurre ni de lait, ni de fromage, ni de tout ce que nous achetions avec quelques litres de lait par jour. Nous avons quand même vendu la vache et depuis nous avons seulement mangé du pain le matin, des pommes de terre au sel, le soir, et c’était tout.
Pourtant, le jour du Mardi-gras, Mère Barberin a une bonne idée : avec deux œufs, un peu de lait, un peu de farine ; elle fait des crêpes. Nous commençons ce bon dîner, quand on frappe à la porte.
 Qui est là ? demande Mère Barberin.
Puis elle se retourne.
 Ah ! Mon Dieu, c’est toi, Jérôme ! dit-elle. Et, me poussant vers un homme qui venait d’entrer, elle ajoute :
-Rémi, c’est ton père.
Voilà cet homme qui se met à table avec nous. Il me regarde manger et demande :
 Est-ce qu’il ne mange pas plus que ça, d’habitude ?
 Oh, si ! dit la Mère Barberin, d’habitude, il mange bien.
Mais je n’avais envie ni de parler, ni de manger.
 Tu n’as pas faim ? me dit l’homme.
 Non.
 Eh bien, va te coucher, et vite.
J’étais depuis quelque temps dans mon lit, mais je ne dormais pas. J’entendais Mère Barberin parler avec son mari, et je me demandais pourquoi mon père semblait méchant. La maison, c’était une grande salle ; dans un coin se trouvait la table, dans un autre mon lit, dans le troisième celui de ma mère. Au fond, c’était la cheminée. Ils étaient tous deux assis près de la table, assez loin de moi, mais je pouvais entendre ce qu’ils disaient.
 Pourquoi as-tu gardé cet enfant ? Demandait l’homme.
 Parce que je l’aime. Rappelle-toi, Barberin, nous l’avons trouvé quand il était à peine un bébé, je lui ai donné mon lait, à ce pauvre petit, puisque notre fils venait de mourir. Comment pouvais-je le jeter dehors !
 Quel âge a-t-il ?
 Huit ans.
-Il faut nous débrouiller pour gagner de l’argent avec lui. Ah, j’ai été bête ! Quand je l’ai trouvé, il y a huit ans, à notre porte, il était habillé de beaux vêtements. J’ai cru que ses parents allaient venir le chercher,et nous donner de l’argent. Maintenant, il doit gagner sa vie. Nous n’avons plus de vache, mon accident ne me permet plus de travailler. Ne me dis rien, c’est décidé.
Puis il sort. Alors, j’appelle Mère Barberin ; elle arrive vite, et m’embrasse.
 Tu ne dors pas, mon petit ? Tu as donc tout entendu ?
 Oui, et je comprends. Tu n’es pas ma maman, et cela me fait de la peine. Mais cet homme n’est pas mon père, et cela me fait plaisir, parce que je ne l’aime pas.
Je pleurais. Je voulais bien gagner ma vie, mais j’avais peur de ne pas rester avec ma Mère Barberin. On m’avait parlé d’une grande maison où vont les enfants et les vieux qui n’ont personne pour s’occuper d’eux. Je ne voulais pas y aller. La Mère Barberin me tenait la main, en me parlant doucement. Le sommeil, enfin, est venu.


Des crêpes : sorte de gâteau plat et rond.


CHAPITRE II.
REMI S’EN VA

Le lendemain, je décide de rester près de la Mère Barberin, ne voulant pas la quitter ; mais le père Barberin arrive, et me dit de venir avec lui au café. Là, assis à une table, se trouvait un vieil homme, grand, avec de longs cheveux gris qui pendaient sur ses épaules. Autour de lui, trois chiens et un singe étaient assis. Et, pendant que Barberin racontait aux gens du café qu’il ne voulait plus me garder chez lui, le vieil homme, sans dire un mot,sans remuer, me regardait.
Tout à coup, me montrant de la main, il demande à Barberin :
 C’est cet enfant-là qui vous gêne ?
 Lui-même.
 Le vieil homme regardait Barberin, puis me regardait. J’avais très peur.
 Donnez-moi cet enfant, dit enfin le vieil homme. Il travaillera pour moi.
Barberin, voyant la possibilité de gagner peut-être de l’argent, demande alors :
 Combien me le paierez-vous ?
 Vingt francs par an, dit le vieil homme. Je ne vous l’achète pas, je vous le loue.
 Vingt francs ? C’est très peu.
 Ce que vous voulez, n’est-ce pas, c’est que cet enfant ne mange plus de votre pain ? Et moi, je vous offre de me charger de lui.
 Mais regardez le bel enfant ! Il est fort comme un homme ! Il est solide !
 Oui, il est fort, mais il ne pourrait pas faire un travail dur.
 Lui ? Mais si, regardez-le de près.
Ces deux hommes en train de parler de moi, et du prix que je pouvais valoir, cela me rappelait le jour où le marchand était venu acheter notre vache.
Alors, je me jette sur le vieil homme et lui dis :
 Laissez-moi ici, Monsieur, ne m’emmenez pas, s’il vous plaît !

 Allons, mon garçon, ne pleure pas, tu ne seras pas malheureux avec moi.
 Je veux Mère Barberin.
 Assez, me dit Braberin, ou tu vas avec le vieux Vitalis ou tu t’en vas tout seul. Et si tu pleures, je te bats.
 Il n’a pas envie de quitter la femme qui s’est toujours occupée de lui, il a du cœur, c’est bon signe, dit Vitalis. Allons, viens, mon enfant, comment t’appelles-tu ?
 Rémi.
 Eh bien, viens, Rémi. Prends ton paquet, et partons.
Nous voilà donc partis. Tout en marchant, je regardais ma maison, où j’habitais depuis si longtemps, où j’avais été heureux, jusqu’à l’arrivée de Barberin. Vitalis me donnait la main. Les trois chiens, Capi, Zerbino, Dolce, marchaient, tranquilles, et le singe joli-cœur, sur l’épaule de son maître, semblait content.
Nous étions maintenant à un endroit élevé et je pouvais voir notre maison. Elle était éclairée par le soleil, et juste à ce moment, Mère Barberin poussait la porte du jardin. Alors, je me mets à crier, de toutes mes forces : Maman ! Maman !
Mais nous étions trop loin, elle ne pouvait pas m’entendre. Vitalis, qui s’était assis sur l’herbe, vient près de moi, voit ce que je voyais, me regarde appeler ma mère.
 Pauvre petit, me dit-il, viens mon enfant !
Il prend ma main et la serre dans la sienne. Je le suis. Je tourne la tête ; mais déjà je ne voyais plus la maison !
Il m’avait acheté, ce Vitalis, mais ce n’était pas un méchant homme. Au bout de quelques minutes, il laisse ma main, et je marche à côté de lui.
C’était la première fois que je marchais si longtemps sans m’arrêter. Vitalis et les chiens ne semblaient pas sentir la fatigue, mais moi,je traînais les jambes et n’osais pas demander à m’arrêter. J’avais aux
pieds de lourdes chaussures de bois qu’on appelle des sabots. Vitalis le voit et me dit :
 Tes sabots te fatiguent ; À Ussel, je t’achèterai des souliers.
 C’est loin, Ussel ?
 Voilà un cri du cœur, mon garçon ! Tu as envie de souliers ! eh bien, tu vas en avoir, avec des clous dessous et aussi une belle culotte, une veste et un chapeau. Courage !
Bientôt, voilà Ussel, où mon nouveau maître m’achète de gros souliers, encore plus lourds que mes sabots, une veste, un pantalon, et un chapeau. Je n’avais jamais eu de si beaux habits. Vitalis me sourit et me dit :
 Et maintenant, mon petit, je vais t’expliquer ce que nous allons faire. Nous allons amuser les autres. Nous allons donner ce que l’on appelle des représentations. Je vais t’apprendre ton rôle. Joli Cœur et mes chiens ont déjà l’habitude. Toi, tu l’apprendras. Voilà notre histoire : Tu arrives dans une maison où tu dois t’occuper du ménage. Mais tu ne sais rien faire ! Tu dois avoir l’air bête. Tiens, regarde cette table, ces fourchettes, ces couteaux, ces cuillères, tout cela en désordre. Avance, et arrange chaque chose à sa place.
Comment faire ? Je restais la bouche ouverte, très sérieux, me demandant vraiment par où commencer. Vitalis se met à rire :
 Très bien ! C’est justement cet air que tu dois prendre !
Et il me fait un bon sourire. Puis il appelle joli cœur, qui arrive vite,et, en deux minutes, arrange la table comme il faut. Ensuite, mon maître fait jouer leurs tours à Capi, à Dolce, à Zerbino ; il leur fait répéter plusieurs fois, sans jamais se mettre en colère quand ils se trompent. Moi, à la fin de la journée, je me demandais si je pourrais prendre le même air bête chaque fois qu’il le faudrait, et contenter mon maître.
Puis vient le soir. La place du village, devant le petit hôtel, était pleine de monde. Nous arrivons tous ensemble, Vitalis en tête suivi de ses animaux et de moi-même. Nous nous mettons à ranger notre salle de représentation, et nous commençons. Vitalis fait jouer ses chiens et joli-cœur. Le petit singe, tenant à la main une assiette de métal, fait
le tour du public, et chacun lui donne une pièce de monnaie. Enfin, Vitalis pose sur une table, en désordre, les objets qui servent à prendre un repas. Puis il m’appelle ; j’arrive devant la table et la regarde, comme quelqu’un qui ne sait pas ce qu’il doit faire. Quand tout le monde a bien ri de voir mon air bête, joli-cœur vient en courant, avec l’air de se moquer de moi, et met tout en ordre. ; Tout le monde est content, trouve la pièce amusante et rit. Ces bonnes gens étaient tout étonnés par des animaux aussi intelligents, aussi adroits, et ils lançaient des pièces de monnaies : nous les ramassions pour les donner à Vitalis.

Ussel : ville de France. Voir la carte.
Représentation : spectacle donné devant un public.



CHAPITRE III
LES LEÇONS DE VITALIS


Nous ne pouvions rester plus de deux ou trois jours dans la même ville, parce que l’histoire que nous jouions état toujours la même. Un matin, nous nous remettons donc en route.
 Nous allons dans les Pyrénées, au sud de la France, me dit Vitalis. Tu verras, ces montagnes sont très belles ! Les connais-tu ?
Un peu triste de ne pas le savoir, je lui réponds : « Non. »
 Tu n’as jamais travaillé, n’est-ce pas ? Tu n’es jamais allé à l’école ?
 Non, je n’ai jamais pu aller à l’école.
 Il n’est pas trop tard, tu es encore tout jeune ; je vais t’apprendre beaucoup de choses, mon petit.
Et tous les jours, pendant que nous étions arrêtés dans la campagne, Vitalis faisait le maître d’école : Il aillait des lettres dans de petits morceaux de bois, que je devais ensuite reconnaître. Il n’était jamais pressé, et me répétait plusieurs fois la même chose sans se fâcher. Il taillait aussi des chiffres, pour m’apprendre à compter. Après quelques semaines, je savais lire, écrire, et me débrouillait pour faire de petits comptes. Pour me faire apprendre plus vite, Vitalis avait décidé de faire aussi reconnaître les lettres par Capi, le plus intelligent de ses chiens. Et je dois dire qu’il était aussi bon élève que moi, et remuait la queue pour montrer qu’il était content, quand il avait compris .
Quelques fois, Vitalis chantait. Il avait une très belle voix et c’était pour moi un grand plaisir de l’entendre. Un jour, je lui demande :
 Voulez-vous m’apprendre à chanter ? Je sais lire, maintenant. Croyez-vous que je pourrais chanter aussi bien que vous ?
 Tu veux chanter comme moi ?
 oh ! peut-être pas comme vous ! Pas si bien ! Quand vous chantez, je suis triste, et pourtant je suis heureux en même temps. J’ai envie de revoir Mère Barberin,je pense à elle, même sans comprendre vos paroles, parce que ce n’est pas en français que vous chantez.

Mon vieux maître semblait prêt à pleurer ; j’avais peur de lui avoir fait de la peine, et je le lui dis :
 Non, me dit-il doucement, tu ne m’as pas fait de la peine, au contraire. Tu me rappelle le temps où j’étais jeune. Oui, je t’apprendrai à chanter, et comme tu es courageux, toi aussi tu chanteras bien, et le monde sera heureux de t’entendre.
Les leçons de musique étaient plus difficiles que les leçons de lecture ou de calcul . Peu à peu, j’apprenais quand même. Je changeais beaucoup aussi : le Père Barberin avait dit à Vitalis que j’étais fort et solide ; à ce moment-là, ce n’était pas vrai ! J’étais alors petit et maigre. Mais ces quelques mois de vie au grand air m’avaient fait vraiment grandir. Je devenais un homme.

Se fâcher : se mettre en colère.













CHAPITRE IV
VITALIS EN PRISON

Nous voyagions tout le temps, dans toutes les parties de la France ; Un jour, nous arrivons à Toulouse ; nous commençons notre représentation : nos trois chiens sautent, reconnaissent les lettres, les chiffres que leur montraient Vitalis. Mais un agent de police arrive, l’air mécontent.
 Vous n’avez pas le droit de montrer ces chiens ; ils pourraient mordre. Emmenez-les.
Notre public était heureux. Tout le monde s’amusait. Et cet agent venait tout déranger ! Les gens commençaient à parler entre eux, et quelques-uns montraient à l’agent qu’ils voulaient voir toute la représentation. Mon maître s’avance :
 Mais, Monsieur l’agent, mes chiens ne mordent pas ! Voici Capi, un grand médecin connu dans tout le monde, qui soigne ses malades ! Voici Zerbino et Dolce qui attendent d’être guéris par lui ! Soyez tranquille, Monsieur l’agent, mes chiens ne font de mal à personne !
Pendant ce temps, joli-cœur, derrière l’agent, riait et sautait, et semblait se moquer de lui. L’agent regarde autour de lui. Il sent que personne ne lui donne raison et il s’en va.
Le lendemain, Vitalis m’envoie, tout seul avec les animaux, pour donner une autre représentation. Il voulait voir si l’agent reviendrait et comment il se conduirait cette fois. Je commence donc à faire travailler les chiens ; Joli-cœur était assis, tranquille, attendant son tour. Nous avions un bon public : les gens qui nous avaient vus avaient été contents,l’avaient dit à leurs amis . Il y avait donc beaucoup de monde.
De loin ,je vois l’agent arriver. Et joli- cœur commence à se moquer de lui ! J’ai peur de la colère de l’agent, je cours à mon singe pour le faire reste tranquille. Mais joli-cœur ne voulait pas se laisser attraper, et courait devant moi.

L’agent croit alors que je veux me sauver et me frappe si fort qu’il me jette presque par terre. Au même moment, Vitalis arrive, prend l’agent par le poignet :
 Vous avez frappé cet enfant, dit-il .Ce que vous faites est très mal.
L’agent était fou de colère. Il attrape mon maître aux épaules, et crie :
 Suivez-moi, Monsieur. Je vous arrête !
Vitalis se retourne vers moi, et me dit :
 Retourne à l’hôtel, Rémi, avec les animaux. Restes-y, je te donnerai de mes nouvelles.
Je restais donc seul avec Joli-Cœur et les chiens. Mais qu’allais-je devenir ? J’avais un peu d’argent, Je demande le chemin de la prison, où mon maître était allé. Là, j’apprends qu’il devra y rester deux mois ! Il avait frappé l’agent pour me défendre- ce que je n’avais pas vu-, et frapper un agent de police est une faute sérieuse !
Le patron de l’hôtel ne voulait pas me garder.
 Va-t-en gagner ta vie, avec tes animaux, mon garçon.
Nous voilà donc repartis, les chiens, Joli-Cœur et moi. Je n’avais presque plus d’argent. Il nous restait seulement un petit morceau de pain ; je le partage entre nous, et j’essaie de parler à mes amis, pour leur faire comprendre que je ne pouvais pas faire mieux.
Notre marche nous avait amenés près d’une petite rivière. Je me laisse tomber sur l’herbe, et attache Joli-Cœur, Capi et Dolce près de moi ; Zerbino, la langue pendante, vient nous retrouver, puis je m’endors.


La prison : Lieu où on envoie les voleurs.




CHAPITRE V
LA CHANCE DE REMI



Quand je me réveille, le soleil avait baissé. Je fais quelques pas et m’aperçois que cette rivière mène à un grand canal, celui qui traverse le midi de la France,sur lequel avancent lentement ces grands bateaux qui font de longs voyages à travers notre pays. L’un d’eux arrivait vers nous, traîné par deux chevaux ? Il s’arrête tous près de nous. Qu’il est joli ! Des plantes poussent dans les allées de terre tout le long du pont, des fauteuils se trouvent au milieu des allées, et je vois, allongé sur un grand fauteuil, un enfant, plus jeune que moi ; debout à côté de lui se tient une dame, grande,jolie, l’air triste. En voyant mes chiens, qui, pour s’amuser, sautent en l’air, et Joli-Cœur qui se promène d’un air sérieux, l’enfant lève un peu la tête, tout content, et crie : « Bien, très bien ! »
 Que faites-vous là, mon enfant ? Me demande cette jolie dame, qui devait être la maman du petit garçon.
 Je gagne ma vie, Madame, en faisant jouer mes animaux.
 Faites-les jouer encore, s’il vous plaît !
Alors, je fais faire à mes chiens tous leurs tours, Joli-Cœur danse, et j’étais content de mes bons compagnons qui travaillaient si bien. Le bateau s’était approché du chemin, et je voyais la figure blanche et les grands yeux fatigués du garçon, blond et très maigre. Sa maman était heureuse de le voir rire. Mais ils avaient tout de même des regards bien tristes.
 Combien faites-vous payer, mon enfant ?
 Comme on veut, Madame ! Si s’est amusé, on donne un peu plus.
 Et vous vivez vraiment de ce travail ?
 Mais oui.
 Vous avez un maître, sans doute ? Il vous oblige à lui rapporter de l’argent chaque soir ?
 Non, Madame, il ne m’oblige à rien. Il me demande seulement de gagner assez d’argent pour faire vivre ses animaux et moi- même.
La dame avait un si doux sourire que je me mets à lui raconter tout ce qui nous était arrivé, à Vitalis et à moi, depuis l’histoire de Toulouse.
 Mais vous devez avoir faim !
 Oh, Maman ! dit le petit garçon.
Ce simple mot est assez pour la dame. Elle nous fait monter dans son bateau et nous fait servir un bon repas. Elle nous regardait manger, mais bientôt son fils lui parle dans une langue étrangère, et elle se retourne vers moi.
 Voulez-vous restez avec nous ?
Rester avec elle ! Sur ce bateau ! Avec cet enfant qui semblait si doux et si gentil !
 Mon fils le demande. Restez, mon petit. Vous nous ferez plaisir. Et vous chanterez pour nous.
Je ne pouvais pas parler, tellement j’étais content. Je prends sa main que j’embrasse. Les yeux de la dame se remplissent d’une douce lumière, elle me sourit encore et pose sa main sur mon front ;
 Pauvre petit ! C’est entendu, vous restez avec nous.
Ma nouvelle vie commençait. Le lit était bon, les draps doux à mon corps fatigué. Finis la paille et le foin !
Le lendemain matin, je me lève tôt, et je vais voir comment mes chiens et mon singe ont passé la nuit : ils dorment profondément, comme si ce bateau était leur maison depuis toujours. Je les réveille, je les fais descendre sur le chemin, pour les voir remuer et courir dans l’herbe. Le marin s’occupait à attacher les chevaux. Bientôt, tous rentrés « à la maison »,nous partons sur l’eau calme.
Madame Milligan et son fils Arthur étaient Anglais. Elle avait perdu son mari depuis longtemps ; elle avait eu autrefois, un fils plus âgé. Mais je ne savais pas ce qu’il était devenu : elle ne parlait jamais de lui.
Notre vie sur le bateau passait, douce, tranquille, très différente de ce que j’avais connu jusque-là. Comme j’étais heureux ! Le soir, je chantais pour mes amis ; le jour, nous prenions nos repas ensemble, nous jouions avec Joli-Cœur , avec les chiens. Je regardais le paysage ; Madame Milligan nous montrait, le soir, sous la lampe, des images, des photographies. Et pourtant, quand je la voyais regarder son fils avec amour, je me sentais bien seul. Moi, fort, plein de santé, j’avais envie d’être à la place de ce petit garçon faible, malade… mais qui avait, pour lui, bien à lui, sa Maman. Cependant, ils étaient tous deux si bons pour moi que je goûtais de toutes mes forces le bonheur de vivre avec eux.
Mais ces jours heureux n’allaient pas être bien nombreux.
Mon maître allait sortir de prison. Ces mois, qui me paraissaient très longs le jour où il avait été enfermé, étaient maintenant passés. Je devais retrouver mon bon maître Vitalis, qui avait été si gentil pour moi.
Un jour, j’explique à mes amis que je dois les quitter. Arthur voulait me retenir. Sa maman me comprenait et elle me dit :
-Nous allons écrire à Monsieur Vitalis : je vais lui demander si je peux vous garder, vous faire faire des études, et je suis sûre qu’il voudra bien ; il noud restera à demander l’accord des parents de Rémi.
Ces mots me font peur ! Demander à mes parents ! Mes amis sauront alors que je suis un enfant trouvé ! Voudront-ils encore me garder ? A cette pensée, je n’ose rien dire à Madame Milligan. Elle me sourit, prend une feuille de papier à lettres, et écrit à Vitalis, en lui envoyant l’argent de son voyage de Toulouse jusqu’à Sète, où nous venions d’arriver. Deux jours après, la réponse de Vitalis est là : il arrivera samedi, par le train de deux heures.
Avec la permission de Madame Millgan, je vais le chercher à la gare, avec les chiens et joli-cœur.
Dès l’arrivée du train, les chiens courent vers leur maître, Joli-cœur pousse de petits cris, chacun montrant son bonheur à sa façon. Je regarde Vitalis, tout heureux de le revoir, mais comme je le trouve changé ! Il a vieilli, ses épaules sont tombantes, ses cheveux ont blanchi.
Un canal : sorte de rivière creusée par l’homme
Toulouse, sète :villes de france

CHAPITRE VI
LA VIE DURE

Tout en marchant vers l’hôtel où Madame Milligan était descendue, je lui explique ce qui s’est passé.
Nous arrivons. Vitalis me laisse en bas, avec les animaux. Quelques minutes après, il revient.
 Va faire tes adieux à cette dame, nous partons, me dit-il.
Je ne pensais pas quitter mes amis si rapidement ! Je ne bouge pas. Je le regarde sans dire un mot.
 J’ai dit que tu m’étais utile, et que moi, je t’étais utile aussi.
En entrant dans la chambre de Madame Milligan, je me jette vers Arthur, Je l’embrasse, puis j’embrasse la main de Madame Milligan, et leur dit :
 -Arthur, je vous aimerai toujours, et vous, Madame Milligan, je ne vous oublierai jamais.
Une minute après, j’étais près de mon maître.
 En route, me dit-il, allons !
Voilà comment j’ai quitté mes premiers amis. Si je n’avais pas eu peur de leur raconter les débuts de ma vie, beaucoup de choses tristes et dures ne me seraient jamais arrivées.
De nouveau, ma harpe à mon bras, je suivais Vitalis sur les chemins couverts de poussière, sous la pluie comme sous le soleil.
Je devais faire la bête devant notre public, faire rire les uns et les autres, et le changement me semblait bien dur : on s’habitue vite au bonheur.
Mes pensées se tournaient souvent vers Arthur et sa Maman ! Et comme les draps des chambres d’hôtel me semblaient épais ! Comme notre nourriture me paraissait pauvre ! Pourtant Vitalis était mon ami.
Je sentais que je n’étais pas seul au monde et que mon maître était plus et mieux qu’un maître.
Nous étions restés plusieurs jours sans parler de Madame Milligan. Mais peu à peu, son nom me venait aux lèvres et Vitalis me dit un jour :
 Tu l’aimais bien, cette dame ? Oui, je comprends cela ; elle a été très bonne, et tu ne dois jamais l’oublier. Et il ajoute :
 Mais… il le fallait !
Je comprenais ce qu’il voulait dire : il pensait que la vie à ses côtés était plus dure pour moi, plus utile qu’une vie facile près de mes amis. Nous marchions en suivant le Rhône ; de temps en temps, je cherchais le bateau du regard. Mais je ne le trouvais pas.
Un jour, mon maître me dit que nous allions à Dijon. J’étais bien triste : le Rhône ne passe pas par cette ville.
Nous devions, passant par Dijon*, remonter jusqu’à Paris*. Là, nous pourrions donner des représentations pendant l’hiver. Mais Paris était loin, et nous devions faire tout le chemin à pied.
Jusqu’à Châtillon*, le temps était beau. Nous arrivons une nuit près de Troyes*, et nous nous arrêtons dans un gros village. Nous prenons une chambre dans un petit hôtel. Le lendemain matin, quand je me réveille, le jour n’étais pas levé ; il faisait froid et noir, il y avait du vent.
 Ne partez pas, Monsieur, nous dit le patron de l’hôtel, le temps est trop mauvais. Vous pouvez avoir des difficultés sur la route.
Mais mon maître voulait avancer.
Nous voilà donc partis. Vitalis tenait Joli-cœur bien serré contre sa poitrine, pour lui donner un peu de sa chaleur. Les chiens, contents de courir sur les chemins secs, ne semblaient pas sentir le vent. Moi, bien couvert d’une peau de mouton que Vitalis m’avait achetée, j’avais bien chaud. Un vent très froid, qu’on appelle la bise,venait du nord ; le ciel était toujours sombre. Il se couvrait de
nuages jaunes, et bientôt, le vent, moins froid, tourne du Nord à l’Ouest. Presque aussitôt, la neige se met à tomber. Les nuages semblent s’ouvrir pour jeter, encore et encore, de la neige de plus en plus épaisse. Je n’avais jamais vu un si mauvais temps !
J’étais bien content, mais il n’y avait pas une seule maison autour de nous. Il faisait sombre et la blancheur de la neige qui tombait de plus en plus fort éclairait seule le paysage. En quelques instants, le chemin, l’herbe, les petits arbres, tout était devenu blanc. La neige tombait dans notre cou, frappait notre visage, et nous commencions à avoir bien froid.
***
Nous marchions toujours plus lentement. La forêt commençait, nous avancions avec peine. Le vent était un peu moins fort, mais la neige continuait, de plus en plus épaisse, large, enveloppant tout, autour de nous. Les chiens ne couraient plus, ils se serraient contre nous. Mon maître semblait chercher quelque chose, sur sa gauche, et tout à coup :
 Regarde, Rémi !
A quelques pas, une petite maison, faite de branches. Enfin, nous allions pouvoir nous arrêter !
A peine arrivés sous ce pauvre toit, nous faisions tomber la neige de nos vêtements, et voyant quelques grosses pierres posées dans un coin, nous allumons du feu. Joli-cœur présente ses pattes au feu, et nous nous approchons tous pour nous chauffer. Nous avions très faim : notre maître tire, de dessous son manteau, un pain que nous partageons… il n’y en avait pas beaucoup pour chacun !
 Je ne sais pas quand nous arriverons à Troyes, me dit-il, et je ne sais pas non plus quand la neige s’arrêtera.
Moi, je comprenais, mais les chiens étaient tout tristes de ne pas manger assez et Joli-cœur aussi ! Nous ne savions même pas l’heure : mon maître avait dû vendre sa montre au moment de ses difficultés. Le temps nous semblait bien long. Très tard, Vitalis me regarde et me dit :
 Dors, Rémi, je te réveillerai quand je voudrai dormir à mon tour. Il faut que l’un de nous ne s’endorme pas pour mettre du bois sur le feu.
Au bout de quelques heures, Vitalis me réveille ; il avait mis, à côté de moi, des branches sèches ; je pouvais ainsi prendre le bois nécessaire sans faire de bruit en me levant à chaque fois.
Vitalis s’endort. Le feu marchait bien. Je me lève, et de la porte, je regarde la neige tomber sur la forêt. Zerbino, réveillé, vient près de moi, et reste à la porte, pendant que je mets du bois sur le feu, puis je retourne m’asseoir sur une grosse pierre. Et, fatigué, je m’endors à nouveau !
J’entends les chiens crier, et la voix de Vitalis :
 Que se passe-t-il ?
 Je ne sais pas !
 Tu t’es endormi, et le feu s’est éteint.
Capi poussait des cris, comme pour appeler. Dolce et Zerbino avaient disparu !
 Allons les chercher, crie Vitalis. Viens, Rémi. En avant, Capi.
Vitalis tenait à la main un morceau de bois encore rouge, qui nous éclairait un peu. Mais à peine dehors, nous entendons des cris : ce n’était pas Zerbino !
 Des loups !
Capi courait de tous côtés, pour retrouver ses amis. « Cherche, cherche, Capi » criait mon maître. Mais nous ne trouvions ni Zerbino, ni Dolce, et nous ne les entendions plus.
 Les loups les ont emportés, dit Vitalis. Pourquoi les as-tu laissés sortir ?
Pourquoi ? Ah, pourquoi ? Quel malheur ! Je n’avais pas de réponse à donner !
 -Je vais les chercher, dis-je.
 -Où, et comment ? Regarde, tout est sombre. S’ils ne sont pas revenus, c’est qu’ils sont… bien loin. Et il ne faut pas que les loups nous trouvent. Comment nous défendre ?
La neige nous arrivait jusqu’à mi-jambes. Ce n’était pas le morceau de bois encore brûlant et rouge qui pouvait nous éclairer longtemps. Mais c’était terrible de laisser nos pauvres chiens, nos amis, perdus par ma faute ! Si je ne m’étais pas endormi, ils ne seraient pas sortis !
Au coin du feu, une nouvelle surprise nous attendait :Joli-Cœur n’était plus là. Qu’était-il devenu ?
Nous voilà partis à sa recherche, nous éclairant avec quelques branches allumées au feu. Nous pensions que Joli-Cœur allait prendre froid, qu’il allait mourir. Vitalis ne me disait rien. Son silence me faisait mal. Le jour naissait, les étoiles s’éteignaient. Le ciel qui avait été sombre devenait rose. Peut-être le beau temps allait-il revenir ? A peine le jour venu, Vitalis et moi sortons, avec Capi derrière nous. Le chien pousse de petits cris, je lève la tête, et que vois-je ? Joli-Cœur, en haut d’un arbre : il avait eu peur des cris des loups, et était resté toute la nuit, dans le froid, à nous attendre.
Il ne répondait pas aux appels de mon maître.
 -Je vais aller le chercher, dis-je.
 -Tu peux te casser le cou.
 -Je veux réparer ma faute de cette nuit.
Mais Joli-Cœur ne voulait pas se laisser prendre par moi ; il sautait de branche en branche, et au moment où je pensais l’attraper, il saute, juste devant Vitalis et monte bien vite sur son épaule.
Un peu plus loin, du sang s’étendait sur la neige ! Hélas ! il n’était pas difficile de comprendre ce qui s’était passé. Loups et chiens avaient lutté, et nos amis avaient perdu !
C’était ma faute. Ils avaient été mes amis, presque mes enfants, et je n’avais pas su prendre soin d’eux ! Vitalis restait assis près du feu ; pas une dure parole, pas la moindre colère ! il pensait à ce que nous allions faire pour gagner notre vie, et cette peine s’ajoutait à la tristesse de la mort de nos chiens.
Comment vivre maintenant ?

ma harpe : instrument de musique à cordes de longueur différente
le Rhône : rivière française.
* villes françaises.




CHAPITRE VII.
MORT DE Joli-Cœur

la forêt , si sombre le jour d’avant, était maintenant toute claire et blanche. Mais Joli-Cœur ne se réchauffait pas.
 -Il faut partir, dit Vitalis, ou Joli-Cœur va mourir.
Il enveloppe le petit singe dans sa couverture de laine, et nous voilà, une fois de plus, sur la route. Une heure après, nous sommes au village voisin, et nous entrons dans un hôtel. Mon maître demande une bonne chambre, avec du feu. Une fois dans la chambre :
 -Couche-toi, me dit Vitalis.
Me coucher, moi ? Mais j’obéis.
 -As-tu bien chaud ?
 -Je brûle.
 -C’est ce qu’il faut. Prends Joli-Cœur et serre-le bien sur ta poitrine.
La pauvre petite bête se collait contre moi,toute brûlante de fièvre. Vitalis lui donne du vin chaud, bien sucré, mais Joli-Cœur le regarde sans vouloir le boire, lui qui aimait tant cette boisson !
 -Bois le vin, me dit Vitalis, je vais aller chercher le médecin.
Nous étions tous deux couchés, quand le médecin arrive. J’avais bu ce vin chaud, j’étais brûlant, avec les joues toutes rouges. On pouvait croire que j’étais malade,que j’avais de la fièvre.
Le médecin pose la main sur mon front, regarde Vitalis.
 -Cet enfant est bien malade, dit-il, il a une grosse fièvre.
 -Mais non, je ne suis pas malade,dis-je. C’est le singe qui est malade, moi j’ai trop chaud, c’est tout !

 -Comment ? dit le médecin.Vous m’avez dérangé pour un animal !
En voyant la colère du médecin, mon maître s’approche. Il explique nos malheurs et le médecin veut bien soigner Joli-Cœur.
Pauvre bête ! Il toussait beaucoup ; il me laissait lui donner ses médicaments, et me regardait doucement.
Quelques jours après , le patron de l’hôtel demande à être payé. Comment donner une représentation sans nos chiens, avec le seul Capi et notre singe couché et malade ! Cependant, il fallait y réussir.
Vitalis arrange, le mieux possible, une salle de représentation, près de l’hôtel ; il dépense son dernier argent à acheter de petites lampes, et écrit en grosses lettres,sur de grandes feuilles de papier : « Le chien le plus intelligent du monde, un jeune chanteur extraordinaire ; Messieurs, Mesdames, venez les voir ce soir. »
Ces belles paroles nous amènent un public, mais la salle n’était pas pleine ; mon maître décide cependant de commencer.
Je chante deux petites chansons ; pour dire vrai, personne ne semble les trouver bien jolies. Capi, au contraire, amuse les gens : ils sont si contents qu’ils tapent du pied sur le sol, et applaudissent. Capi prend alors une petite assiette creuse, fait le tour de la salle, tenant l’assiette dans sa bouche et ramasse quelque argent. Mais il n’y en avait pas assez pour payer l’hôtel !
Vitalis, voyant à peu près la somme que nous avions gagnée, se lève, et dit au public :
 -Je vais avoir le plaisir de vous chanter quelques airs ; Capi passera de nouveau au milieu de vous, et les personnes qui n’ont pas encore pu trouver l’ouverture de leurs poches, la trouveront sans doute cette fois.
Je n’avais jamais encore entendu Vitalis chanter comme ce soir-là et je ne connaissais pas encore la musique pour juger de son art. Tout ce que je peux dire, c’est qu’il me remuait le cœur plus que jamais. Bientôt, dans un coin où je m’étais assis, je pleurais.
Au premier rang, une jeune femme, une vraie dame, jolie, bien habillée, applaudissait de toutes ses forces. Au second tour de Capi à travers la salle, elle ne met rien dans la soucoupe, elle me fait signe, et je m’approche :
 -Je voudrais parler à votre maître, me dit-elle.
Moi, tout étonné, je vais trouver Vitalis :
 -Que me veut cette dame ? dit-il
 -Vous parler.
 -Je n’ai rien à lui dire.
 -Elle n’a rien donné à Capi ; elle veut peut-être lui donner maintenant.
 -Alors, c’est Capi qui doit y aller et non pas moi.
Mais il va trouver la dame, en emmenant Capi avec lui.
 -Pardonnez-moi de vous avoir dérangé, dit cette dame, mais j’ai voulu vous dire que je trouve votre chant très beau ! Vitalis la salue sans dire un seul mot.
 -J’aime la musique, dit la dame,c’est vous dire combien je suis heureuse d’entendre un artiste comme vous.
Mon maître, un artiste ! Lui qui montrait des animaux, qui chantait dans les rues !
 -Un vieux bonhomme comme moi n’est pas un artiste, répond Vitalis. Mais vous vous étonnez, n’est-ce pas, d’entendre un montreur de chiens chanter de la sorte ?
 -Je suis très étonnée, mais surtout, je trouve votre voix et votre façon de chanter tellement belles ! Et il me semble que je vous connais.
 -C’est bien simple, je n’ai pas été ce que je suis en ce moment : autrefois, dans ma jeunesse, j’ai été… au service d’un grand chanteur, et je me suis mis à répéter quelques airs que mon maître chantait devant moi ; voilà tout.
La dame ne répondait pas ; elle regardait Vitalis, qui se tenait devant elle, semblant assez gêné.
 -au revoir, Monsieur, et elle disait plus fort le mot « Monsieur ». Au revoir, et laissez-moi vous remercier des heureuses minutes que vous m’avez fait passer.
Puis,se baissant vers Capi, elle met dans son assiette une pièce d’or.
Elle partait ; je pensais que Vitalis allait la reconduire. Mais il parlait à voix basse, pour lui-même, en italien.
 -Elle a donné une pièce d’or à Capi ! lui dis-je.
 -Une pièce d’or ! me dit-il. Oui, c’est vrai, pauvre Joli-Cœur, c’est pour lui que j’ai chanté. Allons vite le voir, je l’avais oublié.
Le feu brûlait encore dans la chambre de Joli-Cœur ; il était couché sur la couverture. Mais sa main était froide.
Vitalis se penche près de moi, regarde le petit animal :
 -Hélas ! dit-il, il est mort. Cela devrait arriver. Vois-tu, Rémi, je n’ai peut-être pas eu raison de t’enlever de chez Madame Milligan. Je suis peut-être puni d’une faute. Zerbino, Dolce… aujourd’hui Joli-Cœur. Ce n’est pas la fin.







CHAPITRE VIII.
REMI PERD VITALIS
ET RETROUVE UNE FAMILLE.


Nous étions encore bien loin de Pars. Nos longues heures de marche étaient tristes. Il faisait très froid ; nous avancions sans parler, et ce silence me serrait le cœur. Peu à peu, nous approchions de Paris ; j’avais beaucoup entendu de cette grande ville. Je la croyais belle d’un bout à l’autre,avec de grandes maisons, des gens richement habillés, et de l’or un peu partout. Mais, un matin, Vitalis s’arrête au bord du chemin et me dit :
 -Regarde, Rémi, voilà Paris !
Devant moi, je vois des maisons, noires, sales, qui semblent s’allonger très loin sous le ciel gris. Puis un moment après le soleil commence à briller, et une grande lumière éclaire la ville. Que Paris alors était beau !
Vitalis voulait aller près d’un vieux mur qu’il connaissait,où nous pourrions nous reposer et dormir sans avoir trop froid. Nous n’avions rien à manger. Vitalis était de plus en plus fatigué : il me montrait qu’il ne pouvait pas parler, il marchait très lentement, il respirait avec difficulté. J’avais très envie de lui dire que je l’aimais, mais je pouvais seulement le regarder.
Enfin, nous trouvons un grand mur, près d’un jardin ; nous ramassons un peu de paille qui se trouvait par là, et nous nous couchons dessus. J’étais serré contre Vitalis, et je tenais Capi sur ma poitrine. Le sommeil me gagnait, je voyais, comme dans un brouillard, la Mère Barberin, puis Madame Milligan, Arthur,et je me demandais si j’allais mourir là.
Soudain, le sommeil est le plus fort ; en même temps la glace entre dans mon cœur. Il me semble que je m’en vais, loin, très loin….
Et je me réveille, couché dans un lit : un bon feu brûle dans la cheminée. Je ne reconnaissais pas la chambre ; je ne connaissais pas non plus la petite fille qui venait près de moi en souriant.
Je me soulève et demande :
 -Et Vitalis ? Où est Vitalis ?




FIN DE LA 1ère PARTIE

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مُساهمةموضوع: رد: REMI SANS FAMILLE 1ère PARTIE   REMI SANS FAMILLE 1ère  PARTIE I_icon_minitimeالأربعاء ديسمبر 09, 2009 12:14 pm

نحن فعلا نحتاج هده القصة شكرا لك
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مُساهمةموضوع: رد: REMI SANS FAMILLE 1ère PARTIE   REMI SANS FAMILLE 1ère  PARTIE I_icon_minitimeالجمعة ديسمبر 11, 2009 10:37 am

REMI SANS FAMILLE 1ère  PARTIE Merci03
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مُساهمةموضوع: رد: REMI SANS FAMILLE 1ère PARTIE   REMI SANS FAMILLE 1ère  PARTIE I_icon_minitimeالسبت ديسمبر 12, 2009 2:47 am

REMI SANS FAMILLE 1ère  PARTIE Merci2
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مُساهمةموضوع: رد: REMI SANS FAMILLE 1ère PARTIE   REMI SANS FAMILLE 1ère  PARTIE I_icon_minitimeالأحد ديسمبر 13, 2009 10:49 am

Sans famille est un roman français d’Hector Malot, paru en 1878 chez Dentu à Paris
Rémi, l’enfant trouvé, est vendu à Vitalis, un vieux musicien ambulant. Les voici tous les deux sur les routes. Bientôt, Vitalis meurt et, seul au monde, Rémi recherche sa vraie famille de l’Auvergne à l’Angleterre. Il rencontre des personnages terrifiants, voleurs ou bourreaux d’enfants. Mais il s’attache à des animaux : un petit singe prénommé Joli-Cœur et Capi, le chien savant. Et surtout, il se fait des amis…

Principaux personnages

Sans famille est une œuvre mettant en scène de nombreux personnages, tous plus ou moins importants, qui marqueront Rémi, l’aideront dans sa quête et dans sa vie surtout pour retrouver sa mère
Vitalis : musicien ambulant, qui achètera Rémi à Barberine
Mattia : ami de Rémi, il sait jouer de tous les instruments et aidera Rémi à retrouver sa famille
Arthur : fils de Mme Milligan, c’est un enfant handicapé qui lutte pour survivre à sa terrible maladie. Symbole du courage, il marquera beaucoup Rémi pour qui il a une grande affection. Ils se rencontreront pour la première fois sur « le Cygne », bateau appartenant à la mère d’Arthur, après que Rémi a été condamné à errer suite à l’arrestation de Vitalis à Toulouse
Joli-cœur, Capi, Zerbino et Dolce : les animaux qui composent la troupe ambulante de Vitalis (le premier étant un singe et les trois autres des chiens
)
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مُساهمةموضوع: Abouwassim   REMI SANS FAMILLE 1ère  PARTIE I_icon_minitimeالأربعاء ديسمبر 16, 2009 2:23 pm

Merci infiniment pour cet effort louable
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مُساهمةموضوع: رد: REMI SANS FAMILLE 1ère PARTIE   REMI SANS FAMILLE 1ère  PARTIE I_icon_minitimeالخميس ديسمبر 17, 2009 8:31 am

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